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Chiens de travail : arrêtons le massacre !

Photo du rédacteur: Cynopolis Elsa WeissCynopolis Elsa Weiss

Cela fait plusieurs fois que je croise ou que j’entends parler de personnes qui ont choisi comme compagnon un chien issu d’un lignée sélectionnée pour le travail. Des Malinois ou des Borders, principalement, même si les Bergers Allemands, les working Aussies, les Kelpies ou encore les Bouviers Australiens ne sont pas épargnés.


Je vais être directe : cela me met en rage. Pourquoi, mais pourquoi, éprouve-t-on ce besoin masochiste de se gâcher la vie (et surtout de gâcher celle de son animal) en offrant à un chien dont les parents, les grands-parents, et tous les ancêtres depuis des générations sont programmés pour une mission particulière, une vie de chien de compagnie ? Pense-t-on vraiment qu’un Border issu d’une lignée soigneusement sélectionnée depuis des décennies pour travailler en alpage ou en bergerie plusieurs heures par jour, sera capable de se contenter d’une heure de promenade quotidienne (quand il en bénéficie...) ? Comment peut-on encore s’étonner qu’un tel chien, dont la moindre des cellules du corps exprime le besoin d’arrêter ce qui est en mouvement, saura rester stoïque face à des enfants qui courent ou un vélo qui passe ? Peut-on réellement s’étonner qu’il développe des TOC, qu’il encercle les autres chiens ou fixe sa balle toute la journée ?


De même, ce joli Malinois que vous avez acheté chez un éleveur spécialisé dans les lignées de travail, qui vous a garanti qu’il ferait un formidable compagnon pour vos enfants tout en vantant les mérites de ses parents au mordant... Ce chien dont les patrons-moteurs de poursuite et de capture sont très développés, dont la morsure est tenue et qui produit de l’adrénaline à gogo... pensez-vous vraiment qu’il saura faire attention à la force de sa mâchoire en jouant au ballon avec le petit dernier ? Qu’il saura vous attendre sagement pendant huit heures cinq jours par semaine sans être tenté de se trouver une occupation, comme par exemple, saccager la maison ou le jardin ? Que, sélectionné sur ses capacités à garder et défendre, il laissera entrer tous vos invités sans broncher ?


Bien sûr, vous avez peut-être LE chien qui fait exception à tout ce que je viens de citer. Mais franchement, pourquoi prendre le risque ? Un chien issu d’une lignée de travail est fait pour le travail. Les Border Collies de travail s’épanouissent auprès de passionnés de concours de troupeaux, d’agriculteurs ou de bergers (et ne me dites pas que c’est un métier qui se perd, c’est faux et je suis bien placée pour le savoir...). Certes, ces propriétaires sont parfois un peu rustres, mais la plupart aiment leur chien comme un membre de leur famille. Et surtout, ils lui offrent ce qu’il aime plus que tout au monde (oui oui, plus encore qu’un câlin ou qu’un jeu de balles) : un véritable travail.


Les Malinois de lignées de travail sont heureux de mettre leurs capacités cognitives et olfactives hors du commun au service de la recherche de drogues ou de malfaiteurs. Une vie entière à se prélasser sur un canapé, pour ces chiens-là, c’est de la maltraitance passive. À moins de vouloir vraiment partager des activités quotidiennes avec votre compagnon, d’être capable de lui offrir de vraies missions, de lui proposer à la fois des activités physiques et mentales diverses, de pratiquer régulièrement l’agility, le pistage, l’obé rythmée, et j’en passe, alors oubliez ce type de chien. Et surtout, si vous êtes novice en matière de chiens (et ce n’est aucunement une honte), surtout détournez-vous des lignées de travail. Vous le regretteriez bien vite, et vous feriez un malheureux.


Si vous vous posez des questions sur la race de votre futur compagnon... n’hésitez pas à consulter un éducateur comportementaliste canin. Nous adorons ce genre de demande qui nous indique que nous avons en face de nous, de futurs propriétaires responsables. Et surtout, un futur chien abandonné en moins !


Elsa Weiss / Cynopolis

© Tous droits réservés - 2021



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