Faire entrer un Yorkshire Terrier dans son existence, c’est comme mettre une pincée d’épices dans un plat : tout à coup, sa saveur est démultipliée. J’ai partagé deux ans de ma vie avec un Yorkie. Jerry a malheureusement disparu de manière tragique et je n’ai pas pu le garder à mes côtés aussi longtemps que je l’aurais souhaité. J’ai eu un véritable coup de cœur pour cette race, et depuis Jerry, je me suis toujours demandé pourquoi le grand public en avait une image de « chien sac à main ». Le York a tout d’un grand : le besoin d’activité physique et mentale, les capacités cognitives (ça turbine, là-dedans !), le courage, le caractère. Penser qu’il sera heureux avec un canapé et un jardin, c’est sous-estimer le potentiel énorme de ce petit chien plein de ressources.
Le Yorkshire est très polyvalent : grâce à sa vivacité de corps et d’esprit, il peut pratiquer quasiment n’importe quelle activité. Agility, dog dancing, obéissance, mantrailing, hoopers, randonnée (Jerry pesait deux kilos et demi et il pouvait faire des randonnées de quinze kilomètres sans fatigue apparente), le York peut tout faire, dans la limite de sa force physique. Et même dans ce dernier domaine, il est surprenant : n’oublions pas que le York est un terrier, et qui dit terrier dit corps musclé et mâchoire de saurien. Quand un Yorkshire « verrouille » sa mâchoire, il peut rester suspendu sans difficulté à un chiffon pendant de longues minutes. Chien sac à main, vous avez dit ?
Se fier à cette image erronée, c’est oublier que le Yorkshire a longtemps été un chien de chasse, destiné à débusquer et tuer les rats, notamment dans les mines. Oui, le Yorkie est initialement un chien de travail, et il appartient d’ailleurs au groupe 3, celui des terriers, et pas au groupe 9, celui des chiens « de compagnie » (expression que je préfère mettre entre guillemets tant je la trouve réductrice). Tout comme le Jack Russell, le Jagd ou le Cairn, il est souvent d’un courage exemplaire pour sa taille réduite. Je ne pense pas m’avancer en affirmant que ce courage relève un peu du suicide, d’autant que le York peut être assez proactif quand quelque chose le contrarie. J’ai vu une fois Jerry suspendu à la babine de mon American Staff…
Comme presque tous les chiens, le Yorkshire peut s’adapter sans problème à la vie en appartement, à partir du moment où il bénéficie de plusieurs sorties qualitatives par jour. Il est toujours partant pour une activité, mais il ne boudera pas le plaisir d’une sieste sur le canapé par temps humide (il oublie parfois ses origines britanniques). Attention, il est très curieux et adoooooore passer de longues heures à observer tout ce qui se passe dans le quartier, et bien souvent, il aime vocaliser et s’entendre aboyer. Heureusement, sa voix porte généralement beaucoup moins que celle d’autres petits chiens.
Si vous êtes à la recherche d’un chien de petite taille prêt à vous suivre dans toutes vos aventures, je ne peux que vous conseiller le Yorkshire. Ses seuls « défauts » ? Une prédisposition à la maladie parodontale comme beaucoup de petits chiens, et un poil fin et soyeux qu’il faut prévoir de toiletter (ou couper très court, pour ceux qui, comme moi, aiment les balades tous terrains avec leurs chiens), et une absence de sous-poil qui protège peu l’animal en hiver (prévoyez un manteau !). Mais ici encore, s’agit-il vraiment d’un inconvénient ? Sans sous-poil et donc, ne présentant pas de mue saisonnière comme les autres chiens, le Yorkie est un chien parfait pour les personnes allergiques. Et en plus, vous savez quoi ? Il ne sent presque pas le chien !
J’arrête ici, car je pourrais écrire un livre entier sur la race, tant je l’affectionne. Et vous, comment décririez-vous votre Yorkie ?
Elsa Weiss / Cynopolis Formations
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