Berger, vous avez dit berger ?
- Cynopolis Elsa Weiss
- 26 oct.
- 2 min de lecture
Les chiens dits « de berger », appartenant au groupe 1 de la nomenclature des races de la FCI, partagent certaines similitudes (sensibilité, besoin d'activité physique et mentale prononcé, goût pour la collaboration avec l'humain, etc) mais présentent aussi beaucoup de différences. Vous le savez, j'ai écrit une multitude d'articles sur le Border collie, dans lesquels j'explique combien cette race, de par sa sélection exclusivement portée sur la conduite de troupeaux ovins jusque très récemment, présente des spécificités comportementales et sensorielles qui peuvent parfois compliquer son évolution en milieu urbain. « Comme tous les bergers » me répond-on régulièrement en commentaire.
Eh bien, pas tout à fait. En réalité, il n'y a rien de plus différent d'une race bergère qu'une autre race bergère. Tout d'abord, parce que le groupe est très vaste, et qu'on y trouve aussi des chiens qui ne sont pas du tout sélectionnés initialement pour la conduite de troupeaux, tel que le chien-loup de Saarloos ou le Schipperke par exemple. D'autres, comme le Komondor, étaient davantage des gardiens de troupeaux, un peu à l'image de nos Patous qui eux, se trouvent dans le groupe 2 (les molossoïdes).
Et même au sein des races sélectionnées pour la conduite de troupeaux, on trouve des chiens très différents : le Border est sélectionné pour sa précision, il travaille à distance du bétail et utilise son œil ; le Berger des Pyrénées travaille beaucoup plus au contact des moutons, parfois en aboyant ; le Berger Picard fait un excellent chien de rive, etc. Chaque race bergère a sa spécialité, et on peut difficilement comparer les tendances comportementales d'un Kelpie avec celles d'un Beauceron.
De même, certaines races ne sont plus sélectionnées sur leurs aptitudes à conduire les troupeaux : le Malinois ou le Berger Allemand de travail peuvent faire de bons chiens de troupeau, mais la sélection opérée sur les lignées destinées au mordant, au sein desquelles on recherche des chiens avec une morsure tenue et une capacité à supporter beaucoup de pression, rend certains individus difficilement compatibles avec le travail sur ovins.
Enfin, au sein du groupe des bergers, beaucoup ne sont plus sélectionnés que sur des critères esthétiques : or, quand l'accent n'est plus mis sur les aptitudes au travail, ces dernières se diluent, et le comportement du chien au quotidien n'est plus le même que celui d'un chien sélectionné de la tête aux pattes pour gérer le mouvement. Les chiens de lignée beauté sont généralement moins complexes à gérer dans un environnement très stimulant comme le milieu urbain par exemple, mais attention : même issus de lignée show, la sensibilité et le besoin d’activité élevé des bergers en font des compagnons parfois compliqués pour les propriétaires novices.
Elsa Weiss / Cynopolis
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