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116 éléments trouvés pour «  »

  • Les câlins, ce n’est pas pour tous les chiens !

    Sirius adore les câlins. Vraiment. Il aime se coller le plus possible à moi (et pas qu’à moi d’ailleurs, car si quelqu’un lui propose un câlin, il apprécie tout autant), appuyer sa tête contre mon front, entourer mon cou avec ses pattes comme un humain, et je peux même le serrer dans mes bras, il adore. Le contact physique semble l’apaiser, et c’est l’un des rares chiens que je connaisse qui en redemande quand on le serre dans les bras. J’ai conscience d’être très chanceuse. Les contacts physiques avec un être aimé inondent l’organisme d’hormones du bien-être, comme la fameuse ocytocine, souvent associée au lien entre une mère et son enfant mais qui, en réalité, est aussi produite lorsqu’il existe un lien d’attachement entre les individus de deux espèces différentes. La production d’ocytocine est apaisante, et elle renforce encore le lien existant entre deux êtres chaque fois qu’elle est produite. Je suis très attachée à Sirius, et je sais que sa soif de câlins y est pour beaucoup. Indiana et Farouk apprécient aussi beaucoup les câlins, mais ils sont un peu moins demandeurs et moins à l’aise avec les contacts rapprochés. Mais j’ai déjà une chance énorme d’avoir trois chiens qui aiment le contact ! Beaucoup de chiens n’aiment pas les caresses. Cela ne veut aucunement dire qu’ils n’aiment pas leur humain. Ils n’aiment simplement pas le toucher, ou la trop grande proximité physique. Avec les humains, je suis beaucoup moins tactile que je ne le suis avec mes animaux, et pourtant il y a beaucoup de gens que j’aime ! Je ne ressens pas le besoin de les toucher pour leur exprimer mon affection, mais cela ne m’empêche pas de les porter dans mon cœur. Un chien ne devrait jamais avoir à subir une caresse forcée. Celui qui pense cela devrait revoir la définition du consentement. Mon chien Indiana déteste qu’un inconnu le touche. Il peut aller jusqu’à la morsure si une personne essaie de le caresser. Des dizaines de fois, on m’a demandé pourquoi je n’avais pas réussi à lui faire passer ce « travers » : tout simplement parce que je n’ai jamais essayé ! J’estime qu’Indy a le droit au respect de sa zone de confort, et je préviens toujours les personnes de mon entourage de ne pas le toucher. Cela me suffit. Ne pas vouloir être touché est un droit pour tout individu, peu importe son espèce. Quand vous caressez un chien, adoptez le réflexe du test de consentement : enlevez votre main régulièrement, et observez la réaction du chien. S’il ne fait aucun mouvement dans votre direction, il ne veut pas être touché. S’il s’éloigne, c’est encore plus clair. Ne le forcez pas : non seulement vous risquez de vous faire mordre, mais vous lui manquez de respect. Les chiens ne se caressent pas entre eux : c’est un comportement de primate. Et même parmi les primates, certains n’aiment pas cela ! Il est possible d’exprimer son affection envers un être cher autrement qu’en passant par le contact physique : en faisant une grande promenade en forêt ensemble, en partageant un moment de jeu, en offrant quelque chose d’agréable à l’autre (un bel os charnu !) ou en se reposant tout simplement près de l’autre. Elsa Weiss / Cynopolis Formations © Tous droits réservés - 2024

  • Et si l’on cessait de tout s’interdire ?

    Ces dernières années, les injonctions à « ne pas faire » ont fleuri dans le milieu canin, bien souvent à raison et avec des intentions tout à fait louables : ne pas abuser des jeux de lancer avec son chien, ne pas l’immerger dans un parc canin bondé, ne pas le laisser monter excessivement en excitation, ne pas l’exposer à trop de stimulations dans une même journée, etc. Si ces « règles » ont aidé beaucoup de propriétaires à être plus à l’écoute de leur chien et à veiller à ne pas dépasser ses limites, elles ont aussi poussé certains à être dans l’hyper-contrôle permanent, dans la culpabilisation au moindre écart dans le respect de ces conseils qui sont devenus pour eux des dogmes, et même, pour certains, à ne plus rien faire avec leur chien sous prétexte de ne pas le stimuler excessivement. Je me souviens par exemple d’un client qui n’arrivait pas à créer de lien avec son jeune chien de berger. Ce chien ne semblait pas s’intéresser à son humain, il ne revenait pas au rappel, il paraissait s’amuser beaucoup plus quand il se trouvait loin de son propriétaire que près de lui. J’avais demandé à ce dernier s’il lui arrivait de jouer avec lui : le jeu crée du lien, c’est indéniable. Parfois, un lancer de balle, par exemple, constitue une excellente récompense à un rappel réussi. Mais mon client s’était fermement opposé à l’idée de jouer à la balle avec son chien, parce qu’il avait lu que les jeux de lancer étaient délétères pour la santé mentale de nos compagnons. Je n’avais pas pu le convaincre du contraire. C’est bien dommage, car même les jeux de lancer peuvent être bénéfiques dans certains cas : c’est leur excès qui est néfaste ! Sauf que ce conseil a été peu à peu déformé au fil des années par certains professionnels qui se sont mis à décréter qu’il fallait interdire tout jeu de lancer avec son chien. De même, ne pas sur-stimuler son chien signifiait, à l’origine, ne pas lui proposer des activités en permanence, et lui apprendre, à certains moments de la journée, à se reposer. Mais aujourd’hui, à lire les écrits de certains professionnels (je n’ai aucun nom précis en tête, ne cherchez pas, je ne vise personne en particulier 😉 !), on a l’impression d’être maltraitant si l’on sort son chien plus d’une heure par jour. Sauf qu’un être vivant avec un système locomoteur est fait pour… bouger ! Il y a mille fois plus de chiens hypo-stimulés, obèses et en mauvaise santé physique et mentale à cause du manque d’activité que de chiens qui souffrent d’un surplus d’activité aujourd’hui. On marche vraiment sur la tête… Même l’injonction à ne pas sortir son chiot plus de cinq minutes par jour est une aberration, et est sortie de nulle part. Imaginerait-on limiter les sorties d’un enfant de quatre ans à cinq à dix minutes par jour ? C’est ridicule. Si l’on choisit de partager son existence avec un chien, c’est pour la vivre plus intensément, pas pour se priver des bonnes choses que nous pourrions partager avec lui. Ne vous empêchez pas de vivre ! Vous aimez faire de grandes balades tous les jours en forêt avec votre chien ? Il est chanceux ! Vous aimez lui lancer la balle ? Tant que ce n’est pas tous les jours, qu’il ne devient pas toqué et que la base de son activité est constituée de sorties calmes, pas de souci ! Il s’excite parfois un peu quand il joue avec ses congénères ? Tant que ce n’est pas au détriment des autres, ce n’est pas grave ! Regardez les enfants dans la cour de récréation : ils courent, ils crient, ils vivent. Les enseignants les laissent faire tant que la situation ne dégénère pas : qui aurait l’idée d’empêcher un enfant de courir dans la cour ? Être à l’écoute du bien-être de son chien, des conseils distribués sur les réseaux et dans notre entourage, c’est bien. Mais ne nous empêchons pas de vivre pour autant ! L’homme aime les chiens depuis la nuit des temps pour toutes les activités et les jeux qu’il peut partager avec eux. Tout excès est néfaste, mais les activités bien dosées ne peuvent être que bénéfiques. Faites plaisir à votre chien, faites-vous plaisir également, faites le tri dans les conseils que vous recevez et faites preuve de bon sens : si vous êtes à l’écoute de votre compagnon, vous êtes le mieux placé pour savoir ce qui est bon ou pas pour lui. Elsa Weiss / Cynopolis Formations © Tous droits réservés - 2024

  • L’homme a-t-il oublié pourquoi il aime les chiens ?

    Hier, je discutais avec une éleveuse de Spitz, qui me confiait que depuis un certain temps maintenant, elle n’avait plus envie de vendre de chiots. Ses potentiels acheteurs ne la contactaient plus que pour avoir le chiot le plus minuscule possible, ou celui à la couleur la plus exotique. Sans être étonnée, j’ai été peinée d’entendre ce discours qui reflète ce que j’observe depuis longtemps dans le monde du chien : on ne sait plus vraiment pourquoi on veut un chien. On cherche un accessoire de mode, une décoration de jardin ou un substitut d’enfant en attendant d’en avoir un vrai. Mais pourquoi un chien, précisément ? Je crois bien qu’on l’a oublié. Quand j’étais enfant, je rêvais d’avoir un chien pour pouvoir partager toutes mes aventures avec lui, pour qu’il m’accompagne dans mes péripéties à travers le quartier avec mes amies, pour que l’on parte en exploration pendant des heures le long du canal de Reims. J’ai eu mon premier chien à l’âge de quinze ans, et j’ai pu réaliser mon rêve d’explorer les alentours de ma ville accompagnée d’un ami canin. Vingt-quatre ans plus tard, j’ai trois chiens et je partage toujours cette vie avec eux. Grâce à eux, j’ai exploré tous les alentours de ma petite commune. J’ai découvert des endroits magnifiques. Je les emmène avec moi partout où je le peux, tant que cela reste confortable pour eux. Nous aimons tous les quatre les grands espaces, et le contact avec la nature nous est indispensable. Nous ne faisons pas toujours de longues randonnées : parfois, au lieu de lire un livre chez moi, ou de rédiger un article à la maison, je trouve un verger tranquille, je m’adosse à un arbre et je vaque à mes occupations pendant que mes chiens reniflent les alentours ou cherchent des friandises dans l’herbe. Ce sont des moments précieux. Pendant ces instants de paix où nous avons l’impression d’être seuls au monde, le fait que mes chiens ne soient pas de pure race, qu’ils ne soient pas d’une couleur rare ou qu’ils n’aient pas les yeux hétérochromes ne m’importe aucunement. Ce sont des individus avant d’être un physique. Et même le corniaud à l’aspect le plus ingrat s’avère être le meilleur ami du monde quand il s’agit de faire ce que tout chien aime : battre la campagne à la recherche d’horizons nouveaux et d’odeurs passionnantes. Je crois qu’aujourd’hui, l’homme a oublié pourquoi il aime les chiens. Il veut un Malinois ou un Staff pour jouer les durs, il veut un Border pour se donner des airs de campagnard alors qu’il préfère pianoter sur son ordinateur plutôt que d’aller se promener avec lui. Il veut un Husky pour sa tête de loup et ses beaux yeux bleus, mais il ne le sort que pour faire le tour du quartier et il lui met un collier anti-fugue pour qu’il cesse de s’échapper du jardin. Il veut un Bouledogue Français « exotique » pour ne pas avoir le même que les autres, mais il ne l’emmène jamais dehors. Je comprends cette éleveuse qui ne veut plus vendre de chiots. La plupart des chiots, quand ils arrivent dans une nouvelle famille, prennent une peine à perpétuité. Ils connaîtront peut-être l’extérieur la première année, quand leur famille sera encore assez motivée pour combler leurs besoins. Puis ils seront relégués au second plan, parce que le temps manque, parce qu’un bébé arrive, parce qu’ils tirent trop en laisse. Mais après tout, ce n’est pas grave : ils restent beaux, c’est tout ce qui compte. Nous avons longtemps aimé les chiens parce qu’ils représentaient un lien entre le monde sauvage et nous. Les chiens nous rappelaient notre animalité. À l’heure des écrans et de la sédentarité, nous avons oublié pourquoi ils comptaient tant pour nous. Nous choisissons un magnifique chien-loup aux yeux verts et à la robe chocolat parce que cela donne de superbes photos sur Instagram. Nous oublions qu’un physique est avant tout un être vivant, avec une personnalité qui lui est propre et un besoin viscéral de connexion avec la terre. Alors, tant que vous le pouvez, essayez d’offrir à votre chien des sorties dans la nature. Laissez-le se rouler dans la boue, creuser des trous dans le sol, se baigner dans les flaques, riez devant ses zoomies, et peu importe s’il sent un peu le fauve en rentrant à la maison. Ces moments précieux vous rappelleront pourquoi vous avez pris un chien. Parce que tout chien, qu’il soit beau, laid, merle, bleu, aux yeux vairons, au poil dur ou soyeux, chérit ces moments au grand air avec vous plus qu’il ne chérirait le plus bel os du monde. Elsa Weiss / Cynopolis Formations © Tous droits réservés - 2024

  • La réactivité aux congénères

    La réactivité aux congénères se rencontre fréquemment chez nos chiens domestiques. La réactivité, que nous devrions nommer « hyper-réactivité » ou même agressivité, pour être tout à fait juste -car il est normal qu'un chien réagisse à la vue d'un congénère, c'est l'excès qui pose problème- consiste pour un individu canin à présenter des comportements d'agression en apparence démesurés à l'approche d'un autre chien. L'individu agresseur peut aboyer, charger, découvrir les crocs, claquer des mâchoires, voire foncer sur le chien d'en face et le mordre s'il est en liberté. La réactivité congénères fait souvent beaucoup de bruit, le but initial de l'individu étant la mise à distance de celui qu'il considère comme un intrus. Si la tactique adoptée n'est pas opérante, c'est à dire si le chien agresseur n'est pas écouté, il peut, au fil du temps, choisir de passer à l'offensive et d'aller agresser ses congénères sans les prévenir, puisque la technique du « bluff » n'aura pas fonctionné. La prédation sur petits chiens n'est pas considérée comme de la réactivité. Elle est silencieuse, et a pour but de tuer, donc de réduire la distance entre le protagoniste et sa proie. Les comportements de réactivité, eux, visent initialement à mettre à distance l'individu d'en face. Certaines races ont davantage tendance que d'autres à présenter de la réactivité congénères à partir de la puberté ou un peu plus tard, souvent avant deux ans. Nous pouvons citer les races sélectionnées initialement pour le combat de chiens, et qui peuvent présenter des déficiences dans leur mode de communication intraspécifique : certaines lignées d'Amstaffs ou de Staffies, par exemple. Beaucoup de bergers présentent aussi des comportements de réactivité dûs à leur hypersensibilité à l'environnement. Mais, bien entendu, il existe des bergers ou des terriers de type Bull très sociables et bon communicants (j'ai la chance de partager ma vie avec un Staff très doué pour la communication avec ses congénères). Une socialisation de qualité entreprise dès le plus jeune âge peut permettre de se prémunir contre certains comportements agressifs, mais elle ne changera pas un chien sensible en un individu placide, ni un chien excitable en un gros toutou tranquille. Certains chiens, même très bien socialisés étant chiots, peuvent se montrer agressifs envers leurs congénères une fois adultes. La génétique et les expériences vécues après la période de socialisation primaire impactent également leur comportement en présence d'autres chiens. Les comportements de réactivité apparaissent généralement à partir de la puberté. Bien souvent, les propriétaires ne comprennent pas ce revirement de situation soudain, et mettent la réactivité de leur chien sur le compte d'une agression subie par un autre chien. Bien entendu, une agression incomprise peut provoquer de la réactivité chez l'individu pris pour cible, mais bien souvent, la cause de ce changement est simplement le passage à l'âge adulte, avec le bouleversement hormonal qu'il implique, l'activation de gènes agissant « à retardement », et le comportement des autres chiens qui change face à l'individu qui devient adulte -le «laisser-passer » du chiot n'est plus de mise, et le jeune chien, surtout le jeune mâle entier, peut être mis au pas par les adultes, parfois sévèrement. Il est intéressant de noter que la frontière entre comportement normal et réactivité est assez floue et subjective. La définition de la réactivité dépend souvent de la perception qu'en a le propriétaire de l'animal. Pour certains, aboyer en bout de laisse est déjà de la réactivité ; pour d'autres, ce comportement n'a rien d'anormal. Il serait pertinent de se demander si une race sélectionnée initialement pour le combat de chiens, même si elle n'a plus combattu depuis des générations, et qu'on a « créée » pour avoir un mode de communication tronqué, avec absence de prise en compte des postures d'apaisement d'autrui (quel intérêt pour un chien de combat qui doit tuer son adversaire ?) peut être considérée comme réactive alors même que c'est un trait de comportement qu'on a volontairement sélectionné chez elle ? De la même façon, quand on sait que les canidés sociaux ne cohabitent pas avec d'autres groupes dans la nature, peut-on considérer qu'un chien qui aboie sur des congénères extérieurs à son groupe social a un comportement anormal ? D'autre part, un chien, placé entre des mains différentes, ne présentera pas toujours le même comportement. Un chien tenu en laisse courte par un humain ayant peur des contacts canins et qui adopte involontairement des comportements favorisant l'agressivité de l'animal, pourra se montrer beaucoup plus détendu en longe de dix mètres, avec une personne ne redoutant pas les rencontres canines. Ici, je grossis un peu le trait, et je ne cherche absolument pas à jeter la pierre aux personnes qui stressent parce qu'elles ont du mal à gérer leur chien. Vivre avec un chien réactif est compliqué, et certains toutous, même avec une personne plus détendue et en longe, se montreront agressifs. Il s'agit juste d'exemples, certes un peu caricaturaux, visant à expliquer que la notion de réactivité est toute relative. Finalement, la sélection initialement opérée sur les races dans un but particulier, et aujourd'hui pour l'esthétique plus que pour la stabilité du comportement, n'est-elle pas en partie responsable de la réactivité de nos chiens ? L'environnement dans lequel nous contraignons nos canidés à vivre, alors qu'ils ne sont pas forcément câblés pour croiser des congénères à chaque coin de rue, ne contribue-t-il pas à entretenir leur réactivité ? Notre attitude envers eux, nos propres peurs, notre crainte d'une rencontre qui pourrait mal se passer, ne font-elles pas partie des nombreuses causes à la réactivité de nos compagnons ? Aujourd'hui, le chien va mal, il n'est pas en connivence avec notre environnement humain limitant et et il le manifeste notamment par des comportements d'agression. Une approche systémique du problème peut permettre de lui proposer un environnement plus adapté et d'éviter de le placer en situation de stress en permanence, afin de limiter l'apparition de comportements offensifs. Elsa Weiss / Cynopolis Formations © Tous droits réservés - 2024

  • La prédation, une fatalité ?

    J’ai longtemps pensé qu’il n’y avait pas grand-chose à faire contre les problématiques de prédation. Les chiens qui pistent, poursuivent, voire attrapent les animaux sauvages en promenade semblent en effet basculer dans une dimension parallèle où leur gardien n’existe plus dès qu’ils décèlent le passage d’un gibier. Pourtant, les chasseurs qui emploient des chiens pour les assister sont capables de les arrêter sur demande et d’obtenir leur retour au pied même en présence d’une proie (les meilleurs d’entre eux savaient enseigner tout cela avant l’apparition du collier électrique…). Les utilisateurs de chiens de conduite de troupeaux peuvent les arrêter sur demande, les faire revenir quand bon leur semble et les guider à grande distance en présence du troupeau. Ce dernier est composé d’herbivores fuyants qui sont des proies aux yeux du chien. D’ailleurs, beaucoup de jeunes chiens de troupeaux ont tendance à vouloir mordre, avant de prendre confiance en eux et d’être capables de se contrôler davantage. Le point commun entre les chiens de chasse et les chiens de troupeaux, et ce qui les rend « contrôlables », c’est bien évidemment un entraînement de longue haleine, mais aussi le fait que leurs besoins de « chasser » soient comblés. Cela ne signifie pas qu’il faille mettre votre épagneul breton à la chasse à la bécasse ou votre berger australien au troupeau. Mais, si vous partagez votre vie avec ce type de chien et qu’il présente des comportements de prédation dangereux pour lui et pour faune qui nous entoure, il est nécessaire de trouver un substitut à ce besoin de « chasser ». Cela ne rendra pas votre chien plus « chasseur » encore, au contraire. Il s’agit d’un besoin génétique qui ne peut de toute façon pas être supprimé, mais s’il est comblé, il est beaucoup plus facile à canaliser. Il existe des solutions respectueuses du chien et de la faune sauvage, qui permettent de canaliser un instinct de prédation envahissant. Si ces méthodes de travail demandent beaucoup de temps et d’investissement, elles s’avèrent efficaces sur le long terme et permettent au chien et à son gardien de profiter de promenades bien plus sereines dans la nature. Elsa Weiss / Cynopolis © Tous droits réservés - 2024

  • Chiens aboyeurs : et si c’était de l’insécurité ?

    Les propriétaires de toutou qui sortent régulièrement leur compagnon en promenade en milieu urbain ou dans les villages, en conviendront aisément : il y a un vrai souci avec les chiens dans les jardins. À certains endroits, il n’y a pas une rue où l’on ne se fait pas aboyer furieusement dessus par un toutou qui n’a pour seule occupation que de surveiller les allers et venues de l’autre côté du portail de son jardin. Certes, il est normal qu’un chien vocalise quand un intrus passe devant chez lui. C’est un comportement lié à la sécurité du lieu où vit l’individu et son groupe social, et qui ne devrait pas être sanctionné (et encore moins puni par une décharge électrique ou un jet de citronnelle !). En revanche, laisser un chien en permanence dans le jardin, avec pour seule mission la surveillance des lieux, et le laisser aboyer avec hargne sur chaque personne et chaque chien qui passe, ce n’est agréable pour personne… même pour le chien « aboyeur ». Pourquoi ? Parce qu’un chien qui aboie à chaque passage d’un intrus est souvent un chien qui se sent en insécurité. C’est un chien qui ne se détend jamais vraiment, qui ne dort que d’un œil et qui ne peut jamais profiter d’un sommeil réparateur. C’est un chien exposé en permanence aux stimuli de la ville, au bruit des voitures, des motos, du scooter électrique du facteur (vous savez, ce fameux bruit qui lui fait traverser le jardin en un temps record !). C’est un chien dont le niveau de stress grimpe en flèche quand un congénère passe devant chez lui, surtout si ce dernier, se sentant injustement agressé, se rebiffe et s’énerve à son tour derrière le grillage. Pour les passants, il faut l’avouer, c’est une plaie, et encore davantage quand ils tiennent un chien en laisse. Beaucoup de chiens « cool » deviennent réactifs à force d’être confrontés aux agressions systématiques des « chiens de jardin », et il est difficile de leur en vouloir : imaginez si, à chaque coin de rue, une personne se jetait sur son portail et vous menaçait de mort. Resteriez-vous stoïque ? Le jardin, c’est bien, mais ce n’est pas un endroit où laisser moisir un chien. Si, pendant vos absences, vous laissez votre chien dehors, que vous habitez un quartier ou un village très calme, et que votre compagnon ne vous semble pas spécialement stressé, vous pouvez éventuellement continuer de le laisser en extérieur (même si, rappelons-le, le jardin ne remplace pas les promenades quotidiennes !). Mais si vous résidez dans un lieu plus fréquenté, songez que votre chien sera sûrement mieux à l’intérieur de votre maison. Ne l’exposez pas bêtement a des stimulations répétées, et à un stress évitable. Nos chiens sont déjà confrontés à de nombreuses sources de stress dans notre monde humain, éliminons donc celles qui peuvent être évitées. Toutou se sentira davantage protégé dans votre salon, où il pourra réellement se reposer et se ressourcer avant de partager avec vous le meilleur moment de sa journée : une belle promenade au retour du travail ! Elsa Weiss / Cynopolis © Tous droits réservés - 2024

  • Celui qui a un chien « bien éduqué »

    Non, ce n’est pas le titre d’un nouvel épisode de « Friends », mais plutôt le statut auto-proclamé de ce propriétaire de chien qu’on a tous déjà croisé en promenade, qui regarde notre toutou de haut parce qu’il aboie en bout de laisse ou qu’il grogne sur les chiens qu’il croise, et qui nous gratifie d’un cinglant « Le mien au moins, il est ÉDUQUÉ ! ». Alors oui, il y a clairement des chiens que leurs propriétaires ne gèrent pas du tout, qui foncent sur les gens ou sur leurs congénères sans retenue, qui n’ont aucun rappel, et qui constituent une nuisance pour leur entourage parce qu’on ne leur a jamais enseigné la moindre limite, ce qui peut pourtant s’inculquer sans crier, frapper ou faire peur. À l’inverse, il y a aussi des propriétaires de chiens véritablement « bien éduqués », qui s’assurent de combler leurs besoins, qui ont passé du temps à leur enseigner quelques demandes simples, qui veillent à ne jamais mettre leur chien en « zone rouge » et qui peuvent faire des miracles même avec un toutou sensible. Mais, dans beaucoup de cas, les personnes qui s’enorgueillissent d’avoir un chien « bien éduqué » et qui regardent les autres de haut dès que ces derniers se trouvent en difficulté avec leur toutou, sont des propriétaires qui n’ont jamais eu affaire à un chien à la sensibilité supérieure à la moyenne. Un chien n’est pas une page vierge quand il arrive dans notre vie, même s’il n’a que deux ou trois mois. Il porte en lui tout un bagage génétique qui prédétermine qui il sera à l’âge adulte. Grâce au phénomène épigénétique notamment, son comportement peut être influencé par l’environnement, mais dans une certaine mesure seulement. Si l’on prend deux chiots d’une même portée et qu’on leur dispense exactement la même « éducation », qu’on leur fait découvrir le monde de la même façon et qu’on leur fait vivre les mêmes expériences, ils seront malgré tout différents à l’âge adulte. Là dessus, je ne vous apprends rien, mais il est toujours intéressant de le rappeler. Sur mes trois chiens, l’un est particulièrement facile à vivre : c’est le chien que l’on peut emmener partout, qui gère très bien ses émotions, qui n’est pas perturbé par grand-chose. Le second est beaucoup plus sensible, c’est un chien « à mode d’emploi » que je ne peux certainement pas emmener partout (et je n’en ai pas l’intention). Et le troisième, le plus jeune, est probablement encore plus sensible. Malgré une socialisation primaire qui, je pense, a été plutôt qualitative, il peut s’avérer réactif dans certaines situations. C’est ça, la loterie génétique ! Chaque individu vit dans son propre « umwelt », son environnement sensoriel n’est pas celui de son voisin, parce que sa sensibilité au monde n’est pas la même. Curieux qu’on continue de penser qu’un chien qui présente de « bons » comportements est forcément le fruit d’une « bonne éducation », et qu’un chien plus réactif a forcément un propriétaire qui a raté quelque chose. Anthropocentrisme ? Méconnaissance ? Un peu des deux, certainement. Pourtant, personne n’irait dire qu’un humain adulte timide ou virulent a été mal éduqué par ses parents. On accepte la diversité des caractères chez les humains comme une évidence, mais il semblerait que le chien, lui, soit toujours le produit de notre « bonne » ou « mauvaise éducation ». Si vous partagez votre vie avec un chien qui ne vous pose pas de difficultés, c’est chouette ! Car vivre avec un chien réactif au quotidien n’est pas de tout repos. Mais, s’il vous plaît, ne jugez pas les personnes qui rencontrent des difficultés avec leur compagnon. Vous ne connaissez pas l’histoire de leur chien, vous ne savez pas ce qu’il a pu vivre, vous ne connaissez pas sa génétique. Peut-être auriez-vous tout autant de difficultés qu’elles à gérer ce même chien. S’entendre dire « Le mien est ÉDUQUÉ ! » est extrêmement violent, quand on y pense, car cela sous-entend que l’on est un mauvais propriétaire de chien, qui a forcément manqué quelque chose quelque part. Et rien n’est plus réducteur, et contreproductif, que cette idée reçue culpabilisante. Elsa Weiss / Cynopolis © Tous droits réservés - 2024

  • Formation #6 : Comprendre et éduquer son Border Collie

    Le Border Collie est devenu l’un des chiens les plus à la mode en France cette dernière décennie. Sa vivacité, sa capacité à comprendre rapidement ce qu’on attend de lui, son gabarit peu encombrant et ses couleurs de robe variées séduisent le grand public. Pourtant, beaucoup de propriétaires déchantent lorsqu’ils accueillent un Border Collie à la maison : il poursuit les vélos, aboie sur les voitures qui passent, harcèle les chats du foyer, présente des comportements obsessionnels avec ses jouets… Pourquoi n’agit-il pas comme tout chien normalement constitué ? Découvrez dans cette formation les origines du Border Collie, le travail extraordinaire qu’il effectue sur troupeaux ovins et l’influence de son instinct sur ses comportements au quotidien, et apprenez comment combler son besoin de gestion du mouvement et canaliser ses comportements « problématiques ». Cette vidéo s’adresse aux particuliers propriétaires d’un Border Collie, ou d’un chien issu d’un croisement avec un Border Collie. Notre formation s’adresse également aux professionnels de l’éducation et du comportement canins souhaitant approfondir leurs connaissances au sujet de cette race. 1. Histoire du Border Collie et comment elle a influencé son comportement (6m30) Son origine, l’histoire de la race, sa sélection, son rôle principal, son instinct de prédation, les caractéristiques du chien de troupeau. 2. Le travail au troupeau (12min40) Comment fonctionne le travail au troupeau, former le border à être un “bon” chien de travail, les différentes missions du Border Collie, la technique de formation au troupeau par “le cercle”, le positionnement midi / six heures, et focus sur l’oeil du border 3. Accueillir un border à la maison : comment bien démarrer (26min30) Le Border de lignée travail, bien choisir l'élevage ou s’orienter vers une association, combler les besoins de votre chien, les promenades quotidiennes, limiter les activités de lancer, l’apprentissage des bases de l’éducation (le rappel, le stop ..) 4. Combler les besoins du Border Collie (38min16) Comment satisfaire les besoins d'activités physiques et mentales du Bordel, exemples d’activités, 5. Les comportements de gestion du mouvement (47min08) Apprentissage de la technique de désensibilisation au mouvement, les comportements agressifs, méthode de désensibilisation.

  • Au secours, mes chiens ne s’entendent plus !

    Cet hiver, j’ai été confrontée à un problème que je n’avais encore jamais rencontré : des bagarres éclataient régulièrement entre Sirius, mon jeune Border, et Farouk, mon American Staff. Ou plutôt, Sirius agressait Farouk, car ce n’était jamais ce dernier qui déclenchait le conflit. Cette situation était particulièrement anxiogène pour tout le monde, d’autant que le nombre de conflits quotidiens (qui n’allaient heureusement pas très loin, mais qui provoquaient beaucoup de stress chez les deux protagonistes, et chez moi) augmentait au fil des jours. C’est un événement tout bête qui a déclenché cette situation d’agressions répétées : dans notre rue, il y a beaucoup de chiens qui aboient derrière leurs portes. À peine sortons-nous en promenade, que des aboiements retentissent dans toute la rue. Si Farouk y est totalement indifférent, mes deux Borders, eux, stressent énormément jusqu’à ce que nous ayons quitté notre rue. Malheureusement, c’est un passage obligé : que nous partions d’un côté ou de l’autre de la rue, un concert d’aboiements retentit à chaque fois. Un jour, alors que je rentrais de promenade avec mes trois chiens en laisse, un chien a aboyé particulièrement fort derrière une porte. Sirius, qui est de loin le plus sensible de mes chiens, s’est mis en colère et, ne pouvant régler ses comptes directement avec le chien en question, a agressé celui qui se trouvait à sa portée : Farouk. Il s’agit d’agression redirigée, un phénomène gênant mais qui n’a rien d’anormal. Quand le protagoniste ne peut pas atteindre sa cible, il redirige sa frustration contre un autre individu. Qui ne s’est jamais mis en colère sans raison contre son conjoint après avoir passé une mauvaise journée ? Voilà, c’est sensiblement la même chose. Sauf que depuis cet événement, j’ai peu à peu cessé de sortir mes trois chiens en laisse ensemble. Chaque fois que nous approchions de la porte où le chien avait aboyé, Sirius se tendait et se tournait vers Farouk, prêt à l’agresser. Un conditionnement s’était créé. À la maison, la situation a commencé à se dégrader : les deux chiens s’observaient dans le blanc des yeux, ils étaient tendus lorsqu’ils se croisaient, et parfois, Sirius agressait Farouk, notamment dans les espaces restreints (passage d’une porte, trajet en voiture), ou en présence d’une ressource (moi, de la nourriture, et même une odeur reniflée au sol). Plus le temps passait, plus Farouk se méfiait de Sirius, et plus cette circonspection provoquait de la tension, qui dégénérait quasiment aussitôt. Un véritable cercle vicieux. Je précise qu’avant l’événement, Farouk et Sirius s’entendaient très bien, et jouaient même souvent ensemble. Pour éviter que la situation ne s’envenime encore, j’ai mis en place des aménagements le plus vite possible : promenades séparées, cage dans la voiture pour Sirius, préparation des gamelles hors de la présence des chiens, etc. J’ai éliminé peu à peu toute situation provoquant de la tension entre les deux protagonistes. Le but n’était pas là d’éviter de me confronter au problème, mais plutôt de casser cette spirale infernale. Car plus deux chiens se querellent, plus ce comportement augmentera en quantité et en intensité au fil du temps. Le Border, de surcroît, est un chien qui a tendance à entrer très vite dans des schémas de comportement répétitifs, et il était impératif que je casse cette dynamique si je souhaitais que les choses s’apaisent. J’ai donc évité toute situation potentiellement conflictuelle pendant plusieurs semaines, afin de faire redescendre le taux de cortisol de mes deux chiens, et de ne pas les laisser se renforcer dans leurs comportements d’agression. Depuis deux mois, je n’ai plus été confrontée à aucun conflit entre Sirius et Farouk. Au fil des jours, voyant que la situation s’apaisait, j’ai pu les remettre dans des situations qui s’avéraient conflictuelles encore peu de temps avant. Maintenant, la vie a repris son cours normal, et même si je reste prudente, je suis contente et soulagée d’avoir pu apaiser une situation si tendue. Sirius et Farouk recommencent même à jouer ensemble, et les regarder s’amuser me fait chaud au cœur. Si vos chiens se bagarrent régulièrement, ayez pour premier réflexe de casser ce cercle vicieux, car c’en est un : plus les chiens se battent, plus ils se battront. Une querelle occasionnelle peut arriver, et dans ce cas, il est possible de laisser les chiens s’expliquer les choses tant que cela ne va pas trop loin et s’interrompt vite. Mais si les conflits se répètent, la situation ne pourra qu’empirer si on laisse faire. Séparez les chiens dans les situations « à risque », ne les laissez pas ensemble pendant vos absences s’il le faut, mais ne laissez pas les conflits s’installer, car il sera de plus en plus dur de revenir en arrière si vous attendez trop. La vie avec plusieurs chiens n’est pas toujours aussi harmonieuse que nous pourrions le souhaiter : si nous ne pouvons pas forcer nos chiens à être les meilleurs amis du monde, à nous de faire en sorte qu’ils puissent se tolérer sans empiéter sur le confort de l’autre. Elsa Weiss / Cynopolis © Tous droits réservés - 2024

  • Faut-il faire du troupeau avec son Border Collie ?

    J’ai un avis assez partagé sur la question. Je ne prétends pas détenir LA réponse, je vous expose juste mon point de vue de bergère et d’utilisatrice de Border Collies, qui a d’ailleurs évolué au fil des années. Le travail sur troupeau en tant que « loisir » a explosé ces dernières années. Est-il lié au fait que les propriétaires de chiens s’intéressent davantage à leurs besoins ? L’atavisme des chiens est-il davantage pris en sérieux depuis que l’on a compris que chaque race a des besoins bien spécifiques ? L’urbanisation malheureusement toujours galopante pousse t-elle les citadins à s’orienter vers des loisirs « ruraux », afin de retrouver un certain lien avec la nature ? Je pense que l’engouement pour le travail sur troupeau est multifactorielle, mais dans tous les cas, le constat est là : mettre son chien « aux moutons » est un cap que sautent beaucoup de propriétaires de Borders. Il est certain que le Border (sauf exception chez des chiens ne présentant aucun atavisme - ce qui reste rare) ne s’épanouit dans aucune discipline comme il s’épanouit au troupeau. Rien d’étonnant à cela, puisque cela fait des décennies qu’il est sélectionné sur ses capacités à rassembler les moutons. Le Border est une vraie machine de travail. Ses capacités de concentration, son obsession de l’ordre, ses facultés à reproduire des schémas de comportement répétitifs sans s’en lasser en font un chien de travail hors normes. Soyons honnêtes : le Border n’a jamais été destiné à être un chien de compagnie, et si je pense sincèrement que certains Borders « de compagnie » peuvent s’épanouir avec de nombreux aménagements, la plupart sont frustrés de ne pouvoir accomplir ce que leur dictent leurs gènes -pire, ils doivent lutter contre leur instinct toute leur vie, puisque la vie de chien de compagnie ne leur permet pas de poursuivre, d’encercler, de rassembler, de contrôler. Il serait vraiment temps de réfléchir en profondeur à ce que représente le fait d’accueillir un Border Collie dans sa vie. Pourquoi veut-on partager notre vie avec ce chien ? Serons-nous capables de combler son besoin de gestion du mouvement ? Pourrons-nous lui proposer des activités lui permettant à la fois de faire fonctionner son corps de sportif mais aussi, et surtout, ses neurones ? Saurons-nous le préserver des sur-stimulations de notre société urbanisée, que nous avons déjà du mal à supporter nous-mêmes ? Car incriminer les éleveurs -qui parfois, font n’importe quoi, c’est vrai- est un peu facile. Il est à la portée de chacun d’entre nous de faire fonctionner sa matière grise et de renoncer à une race qui ne pourra pas s’épanouir à nos côtés. Si un Border partage déjà notre vie, il est alors courant que l’on se demande si le « mettre au troupeau » pourrait lui faire du bien. À cette question, je répondrais… oui et non. Laisser son instinct s’exprimer fait certes un bien fou au Border, mais attention : la pratique du troupeau est très différente de celle d’autres « activités ». Travailler avec du bétail implique la mise en pratique d’un concept qui peut déconcerter les particuliers : le concept de « pression » exercé sur le chien. Si ce terme peut faire un peu peur, il n’implique -normalement- aucune violence. Son but est de créer un petit inconfort que l’on relâche quand le chien adopte le « bon » comportement. Il s’agit donc de renforcement négatif, que l’on évite généralement d’employer dans l’éducation du chien « de compagnie ». La pression peut être exercée de maintes façons différentes : marcher vers le chien, taper un sac contre notre cuisse pour faire un peu de bruit, pointer le stick vers le chien, etc. Rien de bien méchant, d’autant que la pression doit être adaptée à chaque chien et enlevée à l’instant même où le chien adopte le « bon » comportement. Le but de cette pression ? Apprendre au chien que l’on n’aborde pas les animaux de n’importe quelle façon, qu’on ne leur fonce pas dedans, qu’on ne les mord pas sans raison, bref, rappeler au chien notre présence et lui montrer qu’on protège le bétail avant tout. Ce concept peut déranger certains particuliers et je le comprends parfaitement, car au quotidien, je n’utilise moi-même jamais de « pression » sur mes chiens et je n’en vois absolument pas l’intérêt. Sauf que le travail sur bétail est bien différent du quotidien. À ce jour, je ne connais aucun formateur troupeau qui travaille sans aucun concept de pression. Pourquoi ? Parce que le chien travaille au contact d’animaux vivants. Pour les moutons, la présence d’un chien est toujours stressante. Le chien restera toujours un prédateur à leurs yeux. Ne pas exercer un minimum de pression sur le chien -à moins que ce dernier ne soit particulièrement timide et n’ait besoin d’être encouragé plutôt que freiné- me paraît utopique si l’on souhaite lui apprendre que les moutons ne sont pas des gigots ambulants. Mettre son Border Collie au troupeau, je dirais donc oui, et non. Navrée pour cette réponse de Normand, mais la question est complexe. D’un point de vue éthique, est-il juste de mettre des moutons en état de stress juste pour faire plaisir à son chien ? Et d’autre part, le travail au troupeau ne risque-t-il pas de perturber certains particuliers que l’on encourage justement au quotidien à éviter l’emploi du renforcement négatif, au profit du renforcement positif et de la punition négative ? Cependant, je ne peux condamner pour autant la pratique du troupeau en « loisir », car c’est ainsi que j’ai moi-même commencé. Mais je pense qu’il faut en avoir réellement envie, être prêt à s’engager dans un travail qui exige beaucoup de discipline, de technique et de remise en question, et ne pas simplement avoir la volonté de "faire plaisir à son chien". Crédit photo : Riry Ouistiti. Elsa Weiss / Cynopolis © Tous droits réservés - 2024

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