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- Faire des activités, ce n’est pas maltraiter !
J’ai encore vu passer, ces derniers jours, un post incitant les propriétaires de chiens à ne pas en faire trop avec leurs compagnons. Aujourd’hui, on use et abuse de la notion de « sur-stimulation », et on incite beaucoup trop les propriétaires de chiens à ne rien faire avec ces derniers. Tant que des plages de repos sont respectées dans la journée et que le chien apprend à ne pas être en permanence en demande d’activité, et tant que ce qu’on lui propose de faire lui plaît, il est au contraire tout à fait sain de bouger avec son chien ! Sur-stimuler un chien, c’est le « dépenser » de la mauvaise manière, par exemple en lui lançant une balle 150 fois pendant sa promenade, au lieu de se contenter d’une session de jeu de 5 minutes et de le laisser explorer tranquillement ensuite. Promener son chien deux ou trois fois par jour, ce n’est pas sur-stimuler. C’est respecter les besoins d’un animal naturellement actif. À l’heure où l’obésité et la sédentarité touchent de nombreux humains occidentaux, je trouve dangereuse cette injonction constante à « ne rien faire » avec son chien. La vie, c’est faire des choses, sinon il faut prendre une plante verte, pas un chien. Il est dommage que l’idée initiale qui était de ne pas stimuler son chien bêtement avec des activités favorisant la surexcitation, ait évolué en cette exhortation malsaine à ne rien faire avec son compagnon. Chaque jour, je constate tristement que nos chiens évoluent de la même manière que nous : ils sont gros, mangent mal, ne font pas assez d’activité physique, et maintenant, on trouve cela normal, voire même on accuse de maltraitance une personne qui propose à son chien une session de cani-cross et une promenade dans la même journée. À quel moment a-t-on perdu tout bon sens, à quel moment a-t-on décidé qu’un chien équilibré était un chien empaillé ? Quant au fait qu’un chien habitué à faire beaucoup de choses en demandera toujours plus, je peux vous assurer qu’il s’agit d’une bêtise : j’ai toujours fait beaucoup d’activités avec mes chiens, et aucun ne s’est changé en monstre toujours en demande de sorties. Au contraire : comme ils bénéficient de nombreuses sorties, je peux les laisser seuls une journée entière quand je n’ai pas le choix, et ils profitent de cette journée « off » pour se reposer sagement. Ne rien faire dans la journée, oui, mais seulement quand, à côté, les besoins exploratoires, a minima, ont été comblés. Enfin, il faut être honnête envers soi-même : l’inactivité tue nos chiens à petit feu. J’ai la chance d’avoir deux chiens âgés en grande forme et je suis persuadée que c’est grâce à l’activité physique. Indy, onze ans, commence à faiblir de l’arrière-train comme beaucoup de vieux chiens. C’est l’entretien de sa musculature dû à l’exercice qui l’empêche de flancher. Le vétérinaire m’a également dit récemment qu’Indy avait un cœur de jeune chien. Quant à Farouk, quatorze ans, il fait encore des promenades de plusieurs kilomètres tous les jours. Il est certes âgé, mais il conserve une grande souplesse malgré le fait qu’il soit un vieillard parmi les chiens. Quand je constate qu’aujourd’hui, la grande tendance est au « ne rien faire », je pense à tous ces chiens que je croise derrière leur portail quand je promène les miens, et qui eux, rêveraient de faire des choses. La « sur-stimulation » est un problème sous-représenté parmi les propriétaires de chiens. Nous, éducateurs(trices), y sommes peut-être davantage confrontés parce que nos clients sont généralement des personnes soucieuses du bien-être de leur chien, des personnes qui essaient de combler les besoins de leur animal, et peut-être parfois de la mauvaise façon. Notre point de vue est biaisé. Mais il suffit d’ouvrir les yeux et de regarder autour de nous pour constater que le problème numéro 1 chez nos chiens à l’heure actuelle est l’hypo-stimulation, qui a des conséquences catastrophiques sur le bien-être physique et mental du chien. Une journée « off », ça va, mais si vous ne souhaitez pas offrir des sorties et/ou des activités quotidiennes à votre chien, d’autres animaux de compagnie vous conviendraient peut-être mieux. Alors hop, on met ses chaussures, on prend sa laisse, et on profite de la vie tant qu’on a la chance de pouvoir marcher et courir ! Votre chien et sa santé vous en remercieront 😉. Elsa Weiss / Cynopolis © Tous droits réservés - 2024
- Le chien « harceleur »
On le connaît tous, ce chien qui ne sait pas côtoyer ses congénères plus de cinq minutes sans finir par devenir l’enquiquineur de service, celui que les autres propriétaires de toutous finissent par éviter soigneusement lors de leur promenade au parc. Vous savez, ce chien qui, au choix, aboie sans discontinuer, pince, chevauche, provoque les autres jusqu’à ce que ces derniers perdent patience et l’envoient balader, ce qui suffit rarement à le décourager. Ce chien, c’est Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, celui que plus personne ne supporte, celui que même les autres chiens ne peuvent plus voir en peinture : le chien « harceleur ». Oui, j’ose prononcer son nom, mais à quel prix… Je vous rassure tous : avoir un chien harceleur, cela peut concerner n’importe qui, la preuve, je partage ma vie avec l’un d’entre eux ! Indy, mon Border de onze ans, est un chien par ailleurs plutôt inhibé vis à vis de ses congénères, mais un individu qui aime bien, de temps en temps, provoquer un congénère un peu soupe-au-lait. Il s’approche comme s’il traquait une proie, fixe sa « victime », et parfois même, pousse la provocation jusqu’à lever légèrement une babine pour découvrir un croc taquin. Ce qu’il cherche ? Qu’on le poursuive ! Ce comportement provoque un shoot d’adrénaline chez certains chiens, et Indy y est particulièrement accro, une tendance souvent plus prononcée chez les bergers que chez d’autres races. Je vous rassure, j’essaie d’éviter qu’il ne se renforce dans ce comportement. À moins que cela n’amuse aussi le chien d’en face, mais c’est assez rare. Il y a plusieurs formes de « harcèlement » : il y a le chien qui aboie, bouscule, envahit l’espace de l’autre parce qu’il veut jouer à tout prix, sans prendre en compte les émotions de son congénère. Il y a celui qui aboie littéralement dans l’oreille de l’autre chien jusqu’à obtenir une réaction, souvent excédée, de sa part (il s’agit un peu du même comportement que celui d’Indy sur la vidéo, le but étant d’obtenir un « shoot » d’adrénaline particulièrement recherché par certains individus, ou par de jeunes chiens qui n’ont pas encore appris qu’il y a des limites à respecter dans les interactions). Il y a les Borders qui prennent les autres pour des moutons de substitution, qui les fixent et contrôlent chacun de leurs mouvements. Il y a certains jeunes mâles entiers, qui, travaillés par leurs hormones, suivent, reniflent avec insistance, tentent de chevaucher les autres chiens, femelles ou mâles castrés généralement, malgré leurs protestations, qui la plupart du temps ne servent à rien. Le point commun entre tous ces chiens ? Ils ont besoin de leurs humains pour comprendre qu’il y a des limites à respecter dans les interactions avec les congénères. Car un vrai chien harceleur ne respectera pas les demandes d’arrêt des autres chiens, c’est ce qui le caractérise. Ne comptez pas sur ces derniers pour le « recadrer », c’est à vous d’agir. Rattachez votre chien dès qu’il commence à se montrer harceleur, et éloignez-vous jusqu’à ce qu’il se calme. Privilégiez les contacts avec des congénères posés et bien codés, mais ne comptez pas sur eux pour faire la police. Apprenez aussi à observer votre chien : rappelons-le, dans un jeu entre chiens, on doit pouvoir observer un échange des rôles, quelques pauses, et la capacité de chaque chien à redescendre en pression après un moment d’excitation. De même, un chien qui en harcèle un autre sexuellement, ce n’est pas « drôle » pour le chien harcelé. Avoir un Bouvier Bernois de 50 kilos accroché sur le dos ou un petit Jack Russell agrippé à la cuisse, ça n’a rien d’amusant pour le chien victime. Si votre mâle confond chaque interaction avec un congénère avec un épisode de l’Île de la Tentation, envisagez sa castration ou ne le mettez en contact qu’avec des congénères qui ne l’intéressent pas sexuellement. La qualité de la socialisation peut influer sur le fait qu’un chien devienne « harceleur » une fois adulte : un chiot à qui on ne met jamais aucune limite dans ses interactions, ou un chiot qui, à l’inverse, ne cesse d’être harcelé par les autres, peut devenir à son tour « harceleur » avec ses congénères une fois adulte. Mais, même chez un chiot correctement socialisé, il peut aussi y avoir une part de génétique dans ce comportement. Certains individus de certaines races sont également « prédisposés » au harcèlement : les bergers, comme nous l’avons vu, qui aiment contrôler le mouvement des autres et deviennent rapidement accro à l’adrénaline ; certains Huskies, qui sont généralement d’excellents communicants mais des chiens parfois un peu « envahissants », qui ne respectent pas toujours la « bulle » des autres ; je pense aussi à certains Staffs, Staffies, Bull Terriers, dont la capacité à communiquer a été altérée par leur sélection en tant que chiens de combat : même lorsqu’ils veulent se montrer amicaux, certains vont « trop loin », ils lèchent excessivement les babines des autres chiens, leur sautent dessus, et ne respectent pas leur espace vital ni ne savent lire leurs signaux. Dans tous les cas, si votre chien est un « harceleur », ne le privez pas pour autant totalement du contact avec les autres chiens, mais choisissez soigneusement ses interactions, et mettez-lui des limites dès qu’il devient excessif. Inutile de le gronder, cela ne servira à rien, mais stoppez-le dès que ses interactions dégénèrent. Privilégiez les interactions avec peu de chiens, plutôt que les récrés sur-stimulantes dans le parc à chiens du quartier à l’heure de la débauche. En parallèle, orientez-vous vers des activités calmes, comme de longues promenades en forêt ou de l’olfaction. N’attendez pas de votre chien qu’il devienne socialement parfait : mais, en l’observant et en gérant davantage ses interactions, vous pourrez lui apprendre à gérer plus sereinement ses émotions en présence de ses congénères, et surtout… lui permettre de ne plus être vu comme le « relou » du groupe ! Elsa Weiss / Cynopolis © Tous droits réservés - 2023
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- Lettre à mon chien
Oui, tu as le droit de marcher devant moi en laisse, de zigzaguer sur le trottoir si ça te chante. Tu as le droit de ne pas aimer tous tes congénères. Tu as le droit de renifler un pipi aussi longtemps que tu veux, et d’oublier que je suis là pendant dix minutes parce qu’une jolie femelle est passée par là. Tu as le droit de faire le neuneu avec une balle de temps en temps. Tu as le droit de choisir à quel endroit tu as envie de dormir. Au troupeau, tu as le droit de douter, de manquer de confiance en toi, de ne pas être le meilleur, de faire tes grands cercles de débile quand tu as besoin de décharger tes émotions. Je ne progresserai qu’à tout petits pas avec toi, mais désormais je m’en fiche. Je ne veux pas t’inhiber, je ne veux pas que tu ressembles à ces chiens excellents au travail mais sans aucune vie propre. Tu es exceptionnel en apprentissage de tricks et en mantrailing, tes capacités d’apprentissage semblent illimitées. Tu m’émerveilles par ta vitesse d’exécution et ta volonté inextinguible d’apprendre. Je ne te demande jamais de te coucher sur demande, de croiser un congénère en laisse sur le même trottoir « parce que les chiens doivent apprendre ! », tu as même le droit de sauter pour dire bonjour quand tu aimes quelqu’un si ça te chante. Je n’ai pas de problème d’ego. Je n’ai rien à prouver à personne, je n’ai pas besoin de susciter les regards d’admiration des passants en promenant un chien éteint à mes pieds, ou en ayant le meilleur chien de troupeau du monde. J’aime que tu sois vivant, imparfait. Moins je t’en demande, et plus tu me donnes. Moins j’exige, et plus tu proposes. Tu as appris à analyser, à t’adapter. Et moi, j’ai appris énormément grâce à toi, sur le chien et ses capacités cognitives, sur le troupeau, sur les activités de flair, sur les émotions canines (et humaines !), tu es une boule de vie et d’énergie et c’est pour cela que je t’aime. Ce n’est pas la performance, l’admiration de mon entourage ou la flatterie de mon ego que je recherche. C’est une vraie relation. Et en cela, mon petit chien, tu ne pourrais pas me combler davantage. Elsa Weiss / Cynopolis © Tous droits réservés - 2024
- Webinaire #1 : Gérer un chien réactif quand on est pet sitter ou pensionneur
S’occuper d’un chien réactif quand on n’est pas comportementaliste canin peut s’avérer intimidant. On peut craindre la morsure, avoir peur d’interférer dans la rééducation entreprise par le propriétaire du chien, ou encore être mal à l’aise face au regard des autres quand on promène l’animal. Les propriétaires de chiens réactifs ont pourtant besoin, parfois plus que les autres, de prendre du temps pour eux à l’occasion et de confier leur compagnon à une personne de confiance. Avec des précautions et quelques aménagements, il est tout à fait possible de prendre en garde un chien réactif. Que vous soyez pet sitter ou pensionneur, nous vous proposons ce webinaire afin de vous donner des conseils et de répondre à toutes vos interrogations au sujet de la prise en charge occasionnelle ou régulière de ces chiens. Nous sommes respectivement pet sitter et comportementaliste canin , et nous espérons que nos propres expériences avec des chiens réactifs vous aideront à mieux appréhender votre cohabitation avec eux. Sommaire Bien préparer sa prise en charge d'un chien réactif Aménager l'environnement intérieur pour limiter le stress Les sorties en extérieur Lecture des signaux de peur, de malaise et de menace Prendre en charge un chien réactif : aspects techniques et juridiques
- Pourquoi beaucoup de relations humain/chien dysfonctionnent
Aujourd’hui, il y a des chiens partout. L’accès au chien est facile, et n’importe qui peut acquérir en quelques heures un Malinois, un Saint-Bernard ou un Dogue des Canaries, sans aucune connaissance de la psychologie du chien. Beaucoup d’acheteurs optent pour une race parce qu’ils souhaitent que leur compagnon corresponde à l’image qu’ils veulent donner d’eux-mêmes : un Husky ou un chien-loup pour se donner un côté sauvage, un Malinois ou un Amstaff pour l’aspect viril, un Berger Australien pour compléter un joli tableau familial tout droit sorti d’une série américaine. Bien sûr, tout le monde n’est pas comme ça ! Mais les chiens sont souvent (oui, souvent) choisis pour de mauvaises raisons, par des propriétaires trop peu informés, qui déchantent très vite une fois Toutou arrivé à la maison. Les refuges sont saturés, et les éducateurs(trices) rencontrent régulièrement des demandes de prises en charge « de la dernière chance ». Voici une petite liste non exhaustive des raisons qui font que beaucoup de binômes humain/chien fonctionnent mal. Cette liste n’est pas exhaustive. 👉 Il y a eu une erreur de casting dès le départ : C’est une cause de dysfonctionnement très courante dans le binôme humain/chien. Beaucoup de personnes achètent un chien sans se renseigner sur sa race, ou parce qu’elles pensent qu’elles arriveront à contrer ses instincts par de l’éducation, ou encore, parce que « celui de leur voisin n’est pas comme ça ». De nombreuses familles optent pour des bergers parce qu’ils sont vifs d’esprit et apprennent vite, mais elles oublient qu’une intelligence vive va souvent de pair avec une sensibilité exacerbée et un besoin de « faire » particulièrement développé. Le chien est insuffisamment stimulé, il accumule de l’énergie non dépensée, il est surexcité en promenade et devient réactif. La quasi-totalité des cas de réactivité rencontrés quand on est éducateur canin concerne des chiens issus de races du groupe 1, celle des chiens de berger. Bien choisir la race de son chien dès le départ, en fonction de la vie que l’on pourra lui offrir, ou adopter un chien en refuge après avoir pris le temps de faire sa connaissance, permet d’éviter les erreurs de casting qui souvent, mènent à l’abandon ou à l’euthanasie. 👉 L’éducation est incohérente : Par exemple, le chien se fait gronder quand il aboie dans le jardin, mais si quelqu’un de louche traîne dans la rue, on l’envoie donner de la voix. Ou alors, le chien a le droit de sauter pour dire bonjour, mais se fait disputer quand il le fait avec des pattes sales. L’incohérence dans l’éducation cause de l’anxiété chez le chien, qui ne peut pas savoir si un même comportement va être renforcé ou puni, et crée de la méfiance envers le gardien qui perd sa crédibilité aux yeux de l’animal. 👉 L’éducation est trop stricte : Le chien ne vit pas en suivant les règles d’une hiérarchie stricte et linéaire. Il ne fonctionne pas ainsi avec ses congénères, et par conséquent, avec les humains non plus. Le chien a besoin d’un guide, pas d’un chef. Il s’agit d’un animal qui collabore aisément si on lui offre suffisamment de liberté et de possibilité de combler les besoins inhérents à son espèce, et qu’on fait preuve de compréhension dans son éducation. Un chien avec lequel on est trop strict, auquel on ne permet aucune liberté d’action ni prise d’initiative, pourra développer des comportements stéréotypés liés à l’anxiété, des réactions éventuellement agressives, ou de l’inhibition (ce qui, à mes yeux, est pire que tout mais convient à beaucoup car donnant l’impression d’une « bonne éducation »). Un chien « éteint » n’est pas un chien bien éduqué : c’est un chien mal dans ses pattes, qui a renoncé à l’action. À l’inverse, certains chiens manquent de repères et de cohérence au quotidien : c’est le cas des chiens dont les gardiens n’ont pas compris les principes de l’éducation positive et à qui l’on évite toute source de frustration. Les humains n’offrent pas au chien un contexte de vie structurant. Cette situation est également anxiogène pour l’animal. 👉 Les besoins ne sont pas comblés : C’est la raison numéro 1 des problèmes de comportement présentés par les chiens. Prenez quasiment n’importe quel chien dont le propriétaire se plaint du comportement, doublez son activité physique et mentale, et vous verrez de manière quasi magique la plupart de ses soucis disparaître. Garanti. 👉 Le chien n’est pas compris : Quand je suis partie vivre en Angleterre il y a quelques années, je me suis retrouvée dans un nouveau pays, avec des coutumes qui n’étaient pas les miennes, dans une famille que je ne connaissais pas. Il m’a fallu du temps pour m’adapter, et apprécier pleinement ma vie là bas. Tout le monde a été très gentil avec moi, et a veillé à ce que je m’intègre bien, et c’est grâce à la bienveillance des personnes que j’ai rencontrées que j’ai pu m’intégrer. Maintenant, imaginez si l’on m’avait disputée chaque fois que j’avais fait une erreur de grammaire, ou qu’on m’avait donné une tape sur la tête chaque fois que j’avais mal compris une phrase. Imaginez si l’on avait attendu de moi que je comprenne tout, tout de suite, que je sache d’instinct ce qui se faisait et ne se faisait pas en Angleterre, que l’on n’avait pas fait l’effort de me parler plus lentement de temps en temps, et qu’on m’avait grondée à la moindre erreur : il y a fort à parier que je n’aurais pas autant apprécié ma vie là bas, ou que je ne me serais intégrée qu’au prix d’une bonne dose de stress. C’est ce que vivent beaucoup de nos chiens au quotidien : c’est même pire pour eux, car ils doivent s’intégrer à une famille qui n’est pas de la même espèce que la leur. Souvent, on attend d’eux dès leur arrivée qu’ils sachent ce qui se fait et ne se fait pas, et on les dispute s’ils ne respectent pas des règles qu’on ne prend même pas la peine de leur enseigner. On ne cherche pas à les comprendre, et pourtant on voudrait qu’ils nous comprennent, nous, instantanément. On se fâche, on perd patience, on les gronde, mais eux n’ont pas le droit d’exprimer le moindre malaise en grognant ou en se soustrayant à une situation qui les met en difficulté. Bien entendu, un dysfonctionnement dans un binôme humain/chien est souvent multifactoriel, et plusieurs des causes sus-citées peuvent se cumuler. N’attendez pas si vous sentez que la relation avec votre chien ne fonctionne pas bien : contactez un éducateur(trice) en méthodes bienveillantes de votre secteur. Parfois, une ou deux séances peuvent suffire à mettre le doigt sur un problème qui ne nous serait jamais venu à l’esprit sans regard extérieur, et à éviter le pire pour le chien comme pour son humain. 🐾 Retrouvez plus d’articles comme celui-ci sur mon compte Patreon : https://patreon.com/CynopolisFormations?utm_medium=unknown&utm_source=join_link&utm_campaign=creatorshare_creator&utm_content=copyLink Elsa Weiss / Cynopolis © Tous droits réservés - 2024
- L’Umwelt, et si on en reparlait ?
🐾 Le concept d’Umwelt a été défini par le biologiste Jakob von Uexküll et le sémioticien Thomas A. Sebeok au début du 20ème siècle. Il désigne l’environnement sensoriel propre à un individu ou à une espèce. En d’autres termes, chaque être vivant a son propre Umwelt, il perçoit le monde différemment des autres individus, avec ses propres perceptions sensorielles. Deux espèces partageant le même environnement, ne vivent pas pour autant dans le même Umwelt. Par exemple, nous partageons nos maisons avec des araignées commensales de l’homme. Elles se sont adaptées à la vie dans nos maisons parce que ces dernières sont favorables à la survie de l’espèce (bonne température, protection contre les prédateurs, présence d’insectes commensaux de l’homme pouvant servir de proies comme la mouche domestique, etc). Pourtant, les araignées et nous ne vivons pas du tout dans le même monde sensoriel, alors même que nous partageons le même salon ! L’araignée ne réagit qu’à la température, aux courants d’air, à des vibrations sur sa toile indiquant la capture d’une proie, aux phéromones émises par un partenaire sexuel… Elles n’ont probablement même pas conscience de notre présence dans la pièce ! Tandis que nous, humains, percevons le monde avec nos cinq sens, et réagissons aux stimuli en fonction de ces derniers. Et encore, votre Umwelt n’est pas exactement le même que celui de votre conjoint ou de votre enfant. Il est donc hasardeux d’interpréter les réactions de nos chiens en fonction de nos propres perceptions. Nous n’avons pas du tout le même Umwelt. Le chien vit principalement dans un environnement olfactif et une bonne partie de ses réactions est provoquée par la perception de molécules odorantes ou de phéromones. Quand vous promenez votre chien, comprenez bien qu’il ne fait pas du tout la même balade que vous. Comprendre que chaque individu a son propre Umwelt devrait nous aider à faire preuve de davantage d’empathie envers nos chiens. Nous ne savons pas comment ils perçoivent exactement tel ou tel stimulus, il convient donc d’éviter au maximum les stimuli qu’ils peuvent percevoir comme désagréables ou douloureux. Par exemple, un collier anti-aboiement soit-disant « inoffensif », car ne produisant qu’un « bip » et pas de décharge électrique à chaque aboiement produit, est peut-être en réalité très inconfortable pour le chien. Nous ne savons pas comment l’animal perçoit ce son, et si le collier fonctionne, c’est que, forcément, l’émission du son est désagréable, voire douloureuse pour lui. Rappelons-nous donc toujours que sanctionner un chien pour un comportement produit n’a souvent de sens que pour l’humain, qui pense que le chien et lui partagent le même Umwelt. Un chien qui lèche un pipi par terre, qui se roule dans une charogne, qui aboie sur une personne particulière, ou qui passe trois heures à analyser une odeur au pied d’un lampadaire, ne le fait pas pour vous contrarier, mais simplement parce qu’il perçoit le monde et y réagit d’une manière qui lui est propre. Malgré tous nos efforts d’imagination, nous n’aurons jamais accès au monde tel qu’il est perçu par notre cher compagnon, mais nous pouvons au moins nous efforcer de respecter ses réactions face à des stimuli qui nous échappent. Elsa Weiss / Cynopolis © Tous droits réservés - 2024
- Les garderies et centres aérés canins, pour ou contre ?
En 2017, j’ai créé un « centre aéré canin » en région bordelaise. Je poursuis encore l’activité une fois par semaine, car cela me permet de prendre un bon bain de chiens régulièrement. À l’époque où j’ai lancé ce « centre aéré », j’étais la seule de la région à proposer cette prestation (attention, je ne prétends pas avoir inventé le concept, il existait déjà, mais pas dans mon secteur). Cette idée m’est venue quand je me suis rendu compte que la plupart des soi-disant problèmes de comportement présentés étaient dûs à de l’hypostimulation : j’ai donc proposé aux propriétaires de garder leur chien pendant qu’ils partaient travailler, et de leur restituer Toutou en fin d’après-midi, fatigué par une journée bien remplie. J’étais habituée à organiser des rencontres canines grâce à mon expérience au refuge où je travaillais à l’époque, et je disposais d’un terrain clôturé à plus de 150 mètres des habitations, ce qui se prêtait parfaitement à l’activité que je souhaitais proposer. Mais, ces dernières années, les garderies et centres aérés canins ont fleuri un peu partout. Ce n’est pas une mauvaise chose : les chiens souffrent beaucoup des longues semaines passées à la maison à ne rien faire, quand leurs propriétaires partent travailler dix heures par jour. Les laisser dans une garderie de temps en temps permet de « couper » leur semaine et de la rendre un peu moins interminable. Cependant, j’ai toujours un peu peur quand j’entends qu’une nouvelle garderie pour chiens ouvre quelque part en France : pour ouvrir une structure de ce genre, il est indispensable de respecter certains critères si l’on souhaite que les choses se passent au mieux et que les chiens passent VRAIMENT une bonne journée. 👉 Un espace suffisant : les chiens que je garde au terrain de centre aéré bénéficient de 5000m2 pour explorer, s’ébattre avec les copains, aller se coucher dans un coin s’ils ont envie de s’isoler… S’il n’est pas indispensable d’avoir un aussi grand espace à disposition, je trouve qu’en-dessous de 1500m2, c’est un peu petit pour accueillir un groupe de plusieurs chiens issus de groupes sociaux différents une journée entière. 👉 Un nombre de chiens limité : quand il y a 25 chiens sur un même espace, il est strictement impossible que leurs interactions soient de qualité. Une dizaine de chiens est déjà bien assez. Personnellement, je tourne désormais en circuit fermé : je ne prends presque plus de nouveau chien, j’ai mes habitués qui se connaissent bien et s’apprécient, et les rares nouveaux chiens que j’intègre ne sont pas plus d’un ou deux par session. 👉 Un tri dans les participants : quand un chien n’est pas à l’aise dans un groupe, je n’hésite plus à expliquer à ses gardiens que la garderie ne lui fait pas de bien. Être placé en immersion au milieu d’un groupe de chiens convient à certains individus très sociables, mais certainement pas à la majorité des chiens. Mon but, avec cette activité, est que les chiens passent une bonne journée, pas qu’ils soient prostrés dans un coin du matin au soir ou qu’ils se renforcent dans des comportements d’agression parce qu’ils ne se sentent pas à l’aise. 👉 Une bonne lecture du chien : il est impératif de sortir immédiatement un individu canin d’une situation qui le met mal à l’aise. Or, il n’est pas toujours évident de se rendre compte qu’un individu en harcèle un autre, ou qu’un jeu est totalement subi par l’un des deux protagonistes. Avoir de bonnes bases en matière de communication canine permet d’éviter de laisser un chien dans une situation qui le dépasse. 👉 Une vigilance permanente : quand on ouvre une garderie canine, on doit toujours garder en tête le fait que les chiens sont des animaux. Des animaux munis de crocs, qui peuvent s’avérer violents avec leurs congénères dans certaines situations. Un chien normalement constitué évite généralement de passer à la morsure tant qu’il peut l’éviter, mais sur un terrain clos où il ne peut pas fuir, c’est complètement différent. L’objectif de la journée est bien évidemment que tout le monde s’entende et qu’aucun conflit ne survienne. Mais, si cela arrive, il faut être capable d’interrompre la bagarre, et d’y mettre les mains, quoiqu’on dise. 👉 Respecter la législation : un terrain qui accueille plus de 9 chiens doit être situé à plus de 150 mètres des habitations. Il est obligatoire de disposer de l’ACACED (qui ne suffit absolument pas en termes de connaissances pour exercer avec les animaux, nous sommes bien d’accord sur ce point), d’être déclaré et de bénéficier d’une assurance multirisque professionnelle pour ouvrir une garderie canine. Les « centres aérés » canins, je n’y suis donc pas opposée, mais tout dépend de la façon dont ils sont gérés, du nombre de chiens accueillis, de l’espace disponible et des connaissances de la personne en charge de les surveiller. N’hésitez pas à rester quelques minutes pour observer votre chien en début de session : cela vous permettra de voir s’il se sent à l’aise et si la personne qui s’en occupe vous paraît bienveillante. Si vous en avez la possibilité, laissez votre animal une demi-journée avant de le laisser une journée entière. Et n’oubliez surtout pas que la garderie est un complément aux activités que vous pouvez proposer à votre chien, et qu’elle ne remplace en aucun cas de longues promenades quotidiennes où il peut explorer à sa guise. Elsa Weiss / Cynopolis © Tous droits réservés - 2024
- « Mais laissez-les se débrouiller entre eux, ma p’tite dame ! »
Il y a encore quelques années, j’aurais été la première à défendre l’idée selon laquelle il faut « laisser les chiens se débrouiller entre eux ». Je pensais qu’ils étaient les mieux lotis pour communiquer entre eux et que l’intervention humaine dans une interaction canine était presque toujours néfaste. Sauf qu’il manquait de nombreux éléments dans mon équation, notamment le fait que les chiens sont des animaux domestiqués et que la sélection artificielle a impacté parfois négativement leur façon de communiquer, que nos chiens sont souvent forcés de se rencontrer sans forcément en avoir envie, que croiser trente fois par jour des individus ne faisant pas partie de son groupe social n’a rien de « naturel » pour un canidé (je mets le terme « naturel » entre guillemets car je le trouve mal approprié en ce qui concerne une espèce domestique, mais je n’ai pas trouvé mieux là tout de suite), etc. Si je continue de penser que l’intervention humaine est délétère dans certaines situations (par exemple, quand deux chiens inconnus se reniflent, il y a souvent une tension entre les deux protagonistes même s’ils sont bien codés, et mettre les pieds dans le plat en se mêlant de la rencontre peut facilement faire dégénérer les salutations), je n’affirmerai plus aujourd’hui qu’il faut toujours « laisser faire » et ne jamais aider les chiens dans leurs interactions. Il y a des chiens qui ne sont pas capables de dire « non » à d’autres. Il y a des chiens qui harcèlent d’autres individus. Il y a des chiens qui imposent le jeu à d’autres. Il y a des chiens craintifs qui peuvent s’enfuir quand un grand chien leur fonce dessus. Il y a des chiens qui ne savent pas bien se gérer émotionnellement et qui montent en pression facilement. Il y a des chiens qui présentent des patrons-moteur de traque ou de fixation et qui peuvent mettre les autres mal à l’aise. Il y a des individus qui se comprennent mal, parce qu’ils sont très dissemblables physiquement. Etc. Dans la plupart des cas, on peut laisser les chiens discuter entre eux, parfois même quand la discussion est un peu tendue. Mais il y a des situations où il est indispensable d’intervenir : quand un individu subit le jeu, quand un conflit ne s’arrête pas spontanément au bout de quelques secondes, quand un individu cherche à se soustraire à un autre sans y arriver, quand l’un des chiens ne veut pas prendre en compte les signaux de communication de l’autre, etc. Alors, la prochaine fois que Jean-Michel, 65 ans, qui a toujours eu des chiens et dont l’oncle par alliance a été maître-chien dans l’armée, vous prodigue son précieux conseil « Mais ma p’tite dame, faut les laisser faire, ils vont se débrouiller ! », respirez un bon coup, observez bien l’état émotionnel apparent de votre chien et du sien, et n’ayez pas peur de fuir si vous sentez que la rencontre pourrait mal tourner. Parce que si votre chien a le malheur de lever une babine, Jean-Michel pourrait en plus accuser votre chien d’être mal éduqué 😁 ! Elsa Weiss / Cynopolis © Tous droits réservés - 2024
- L’éducation positive, seulement pour les chiens « faciles » ?
Hier, je suis tombée sur la publication d’une personne qui se séparait d’un Berger Australien et qui lui cherchait une famille capable de l’éduquer avec fermeté parce que « l’éducation positive qui produit des chiens-rois », n’était soi-disant pas adaptée à sa race. Outre le fait que ce dernier argument est tout à fait risible, étant donné qu’aucun chien n’échappe aux lois de l’apprentissage, sauf les chiens empaillés, il devient pénible de constater que l’expression « éducation positive » rime encore avec « laxisme » dans l’esprit de beaucoup de personnes. Rappelons déjà, pour la millième fois, que le terme « positif » n’a aucune valeur morale, il signifie juste que l’on « ajoute » quelque chose, c’est à dire qu’on travaille principalement avec des renforçateurs perçus comme agréables pour le chien, de manière à essayer de renforcer un comportement que l’on souhaite que le chien reproduise, plutôt que de sanctionner les comportements indésirables que l’on souhaite voir diminuer. « Positif » ne signifie donc aucunement que ce que l’on fait est bien, éthique ou moral (et évidemment pas laxiste). Le choix de l’expression « éducation positive » n’est d’ailleurs pas le terme le plus pertinent puisque la punition « positive », consistant à ajouter un stimulus désagréable pour diminuer la probabilité d’apparition d’un comportement, existe aussi, et l’on essaie de l’éviter au maximum en éducation « positive ». Mais ne pas employer de sanction physique ou de cris ne signifie absolument pas qu’on laisse le chien faire tout ce qu’il veut. Ne pas mettre la laisse au chien pour partir en promenade tant qu’il n’a pas les quatre pattes au sol, par exemple, est une punition dite « négative » : c’est bel et bien une punition, mais qui n’abîmera pas la relation humain-chien comme des hurlements ou des coups. La punition négative pousse le chien à réfléchir et à essayer de proposer des comportements alternatifs pour pouvoir obtenir ce qu’il désire. Éduquer en « positif » ne signifie aucunement éviter toute frustration, bannir le mot « Non » -tant qu’il reste dénué de toute colère et qu’il est suivi d’une consigne indiquant au chien quoi faire à la place- ou n’imposer aucun cadre de vie. Une personne qui laisse son chien aller voir tous les autres chiens en liberté dans le parc n’applique pas les principes de l’éducation positive : elle n’éduque tout simplement pas. À la maison, mes chiens savent qu’ils ne peuvent pas aller à l’étage, sauter sur le canapé sans que je leur en ai donné l’autorisation ou encore bondir quand je distribue les gamelles. Mais tout cela leur a été enseigné dans le respect, sans leur crier dessus ou les frapper. Faites confiance à vos chiens, ils sont beaucoup plus malins qu’on ne le pense et ils n’ont pas besoin qu’on leur hurle un ordre dans les oreilles pour comprendre qu’un comportement n’est pas autorisé. Au lieu de sanctionner, montrez-leur la marche à suivre, c’est bien plus fun pour tout le monde ! Elsa Weiss / Cynopolis © Tous droits réservés - 2024
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